Aujourd'hui, éclatons-nous (ou pas) avec les homophones de ver. J'en ai souffert en primaire, avec un texte-piège (à la dictée de Pivot). A votre tour-Tour en 4 points.
1. En vers et contre tout.
Hier, je faisais réciter des vers de Prévert à la p'tite patate que je garde (CE1).
Et d'un coup d'un seul, il s'arrête.
Long silence. Et puis :
" La deuxième partie est vraiment plus poétique que le première, je la préfère."
Et il reprend.
Même pas 7 ans, et déjà une sensibilité que bien des adultes n'ont pas. Il est génial ce gosse.
En toute objectivité.
Moi, curieusement, je ne me souviens pas des poésies apprises dans mon enfance, mais j'ai été marquée au lycée par Paul Eluard et sa "chevelure d'oranges dans le vide du monde". Bref.
2. Vair et verre, ou de la chaussure qui détermina toute l'histoire.
On parle de Cendrillon là.
En simplifié :
Charles Perrault a parlé de pantoufle de verre dans sa version originale de Cendrillon, mais Balzac et Littré se sont permis de la changer en vair (et zont introduit le ver dans la pomme par la même occasion, merci les gars!) puis Walt Disney l'a illustrée en verre (et depuis, on en a fait une tempête dans un verre d'eau, pfiouuttt..).
Il est vrai qu'une pantoufle de verre ne doit pas être super douillette au coin du feu l'hiver.
Comme quoi le choix du matériau est primordial. N'en témoigne l'oeuvre de Meret Oppenheim (Déjeuner de fourrure 1936 Moma)
A chaque fois que je vois cette oeuvre, je me dis : beuurrrkkkk !
(elle n'est pas en vair, mais en fourrure d'antilope, pour les chipoteurs)
3. Billet vert.
12 cm². C'est la surface de verdure par habitant à Paris (ou dans le deuxième arrondissement je ne sais plus). J'ai décidé d'aller sniffer mes 12 cm² tous les jours, pour un apport oxygéné optimisé. Je vous tiens au courant (ou pas, encore une fois) de l'évolution de ma respiration.
4. Ver(s) Versailles.
Depuis quelques années, on voit fleurir des oeuvres contemporaines au milieu d'oeuvres anciennes.
Par exemple, au Louvre, où l'on pouvait admirer (ou pas, 3!) au début de l'année ce gigantesque ver, hommage de Jan Fabre à Rubens.
Du Louvre à Versailles, il n'y a qu'un pas.
Et il y a quelques jours, a été lancée l'expo de Jeff Koons justement à Versailles, très controversée. Pour ma part, je la trouve salutaire. L'art doit interpeller. D'un point de vue esthétique, le contraste met en valeur l'art versaillais et force le visiteur à regarder (et dépasser le "voir") ; et la liaison entre les 2 oeuvres (versaillaise et koonesque) en crée une troisième : c'est peut-être là un développement possible de l'art dans le futur, sorte de transcendance du temps.